Je prépare ce tableau depuis plusieurs semaines.

D’abord la couleur du fond, dense et orageuse ,des herbes folles, légèrement esquissées, des glacis pour qu’elles s’évanouissent dans les lointains...

Puis les iris, avec leurs jupons incroyables, surtout les blancs, frivoles et vaporeux.

Travailler par couches comme on monterait un millefeuille : avec gourmandise.

On pense avoir le temps, mais au printemps tout s’accélère ! 

La pluie chahute les fleurs, ramollit les boutons, le vent froisse les pétales.

Alors il faut abandonner et s’enfermer en tête à tête avec les rescapés à l’atelier pendant des heures et venir à bout de la toile en 2 jours.

Pervenches, sauge, marguerites, érigerons, plus robustes, viennent en renfort pour encourager les iris épuisés à tenir encore quelques heures.

Et quant c’est terminé (à quelques détails près) vous avez la surprise de découvrir un rat des moissons qui s’est invité dans les hautes herbes.

Il faut dire que ce sont d’incorrigibles curieux …